« Je suis en paix »
Je voudrais être lui pour glisser sur le vent, fuir dans les courants, survoler la plage, partir vers l’horizon.
Mon regard le suit avec envie, mais je reste handicapé les pieds posés sur le sable à contempler sa liberté qui ne pourra jamais être mienne.
Mon regard le fuit parce que je le jalouse et que la honte m’envahit : moi qui peux tout,
me voilà seul à supplier l’oiseau d’échanger nos places.
Mon regard le suit loin dans le ciel.
Mon regard le suit loin de la terre.
Mon regard le perd au bout de la mer.
Je suis en paix.
« Contemplation »
Plotin évoque l’état contemplatif comme un « contact ineffable et inintelligible, antérieur à la pensée »
Pour Emile Bernard, il y a trois opérations : « voir, opération de l’œil, observer, opération de l’esprit, contempler, opération de l’âme et quiconque arrive à cette opération entre dans le domaine de l’art. »
Victor Hugo dans son recueil de poésies Les Contemplations voit une porte ouverte vers le bonheur, l’amour, le souvenir.
Ineffable, Âme, Amour…
Contempler, sans un mot, aller vers le divin, la grâce ; vers cet état amoureux qui nous libère, nous élève, nous ouvre à nous même et aux autres
Pascal Rousse
On ne voit bien qu’avec le cœur.
L’essentiel est invisible pour les yeux.
Antoine de Saint-Exupéry
« Tu contemples ton âme dit Baudelaire »
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame […]
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes,
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes […]
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame […]
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes,
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes […]
Baudelaire
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